Keynes et Bainville: Versailles, deux visions de la Paix de 1919
Keynes et Bainville: Versailles, deux visions de la Paix de 1919

Dès les premières discussions de paix en 1919, les critiques se sont multipliées en Europe. Pour les vaincus, les conditions étaient trop sévères[1]. Chez les vainqueurs, chacun y voyait une paix insatisfaisante à l’égard ses intérêts propres. Au bout du compte, les compromis nécessaires des traités de Paris (Versailles, Trianon, etc.) étaient à la fois trop nombreux et contradictoires[2]. De telle sorte que chacun, parmi les acteurs comme dans l’opinion publique, sentait confusément que la guerre reviendrait en Europe.

Les essais et les commentaires furent innombrables pour critiquer et dénoncer une paix jugée mal faite. Deux livres, dans cette immense production, retiennent notre attention. Le premier, de John Maynard Keynes, est le récit d’un spectateur qui a participé aux négociations du Traité de Versailles. Le second, même s’il s’en défend, est une réponse contradictoire au premier. Il est de l’historien royaliste français Jacques Bainville. Le premier s’intitule «Les conséquences économiques de la paix», le second, sans souci d’originalité, a pour titre: «Les conséquences politiques de la paix»[3].

L’intérêt de mettre face à face ces deux livres est de montrer deux perspectives opposées mais aussi deux constructions intellectuelles parallèles. L’une et l’autre témoignent de deux visions différentes des relations internationales et, sans doute, inconciliables. Surtout, chacune repose sur des arguments forts et des hypothèses convaincantes qui ont constitué la trame intellectuelle, voir idéologique, des décisions politiques de la première moitié du XXème siècle. Pour l’historien, le mérite de ses lectures parallèles est de rappeler que différentes solutions de paix étaient possibles à l’époque, du moins concevables.

Ce propos veut ainsi se placer dans le courant de «l’histoire des possibles», celle qui étudie la croisée des chemins, la fabrication des décisions qui écarte certaines options, pourtant réalistes, mais qui, à un moment donné furent jugées inopportune.

  1. Keynes ou l’économie au secours de la morale

Les Conséquences économiques de la paix paraissent en anglais, en 1919. D’abord publié à compte d’auteur, suite à un différend avec l’éditeur Mc Milllan, l’ouvrage sort à New-York au début de l’année suivante. Il est traduit rapidement en français et publié par les éditions de la NRF de Gaston Gallimard. Dans sa préface pour l’édition française, Keynes précise que son livre est «d’abord destiné aux lecteurs anglais et américains». Qu’est ce qui motive ce jeune fonctionnaire de trente-deux ans à publier cet essai et comment expliquer le succès de l’ouvrage?

  • A) Keynes: de Cambridge à Versailles
    • Un dandy cultivé

    John Magnard Keynes fait partie de la jeunesse dorée britannique[4]. L’homme est volontiers non conformiste. Il étudie les mathématiques à Cambridge où enseigne son père. Dès 1909, il donne des cours d’économie dans la célèbre université sans jamais avoir eu de formation solide dans ce domaine. Dans le même temps, il est élu membre d’un des clubs les plus prestigieux de Londres, connu sous le nom de «Société des Apôtres» où il présente des textes philosophiques et où il fréquente la jeune société du temps. Il passe les examens d’entrée dans l’administration. Ainsi, il entre au Bureau des Affaires indiennes (India office) sans jamais mettre les pieds en Inde. Ce poste lui permet, toutefois, de soutenir une thèse sur l’économie monétaire de l’Inde britannique. 

    Lorsque la guerre éclate, il est admis dans l’administration du Trésor britannique où il s’occupe de gérer les prêts interalliés. En 1916, lors de la loi sur la conscription, il se déclare objecteur de conscience mais, de toute façon, sa position au Trésor lui permet d’échapper au front. C’est donc en théoricien de la monnaie et en praticien des flux financiers – et non en homme de guerre - que Keynes donne son avis sur la paix de 1919.

    • A Versailles

    La conférence de la Paix s’ouvre à Versailles le 18 janvier 1919. Deux mois après l’armistice avec l’Allemagne. Keynes fait partie de la délégation britannique en France comme fonctionnaire du trésor. Il participe aux discussions du Conseil suprême économique, institué par le président américain Wilson en février 1919 et qui réunissait les services alliés chargés des finances, des questions relatives au ravitaillement et aux marché des matières premières.

    Il reste à Paris jusqu’au 7 juin. Keynes n’assiste donc pas à la signature du traité qui a lieu dans la galerie des glaces du palais de Versailles le 28 juin.

    Les motifs qui poussèrent Keynes à rédiger ce vif pamphlet sitôt rentré en Angleterre, demeurent incertains. On peut émettre l’hypothèse qu’il s’agit d’une justification de son implication dans l’économie de guerre, lui le pacifiste qui refusa le combat militaire.

    Quoiqu’il en soit, sa qualité d’observateur ajoutée à celle d’expert des questions financières donnaient du crédit à son témoignage et de l’intérêt à ses critiques du traité. Si l’on ajoute ses qualités d’écriture et la clarté de ses démonstrations, on comprend que ce livre trouva vite un public.

  • B) Un pamphlet virulent et conformiste
    • Les raisons du succès

    Si le livre semble avoir eu du succès, il le doit à la qualité du témoignage, à la force de ses arguments, et à l’audace de la thèse défendue.

    Le livre de Keynes est d’abord celui d’un observateur. Le lecteur n’est pas insensible aux portraits vifs qu’il dessine des dirigeants comme Clemenceau, de son patron Lloyd-George et, surtout de Woodrow Wilson. Ce dernier est le personnage essentiel de la démonstration[5]. Et Keynes n’hésite pas à le maltraiter. Pour Keynes, les intentions et les principes du président américain étaient excellents, mais son incompétence à les imposer aux Alliés est la cause d’un traité manqué.

    Pour les adversaires politiques de Wilson, le pamphlet de Keynes est une arme de poids. Wilson est présenté comme un intellectuel puritain, irrésolu, incapable de prendre une décision et s’y tenir; bref, le portrait est celui d’un amateur de la politique. On le sait, le Traité ne sera pas ratifié par le Sénat américain le 19 mars 1920.

    De cette impuissance politique du Président américain découle l’impasse économique du traité. L’essentiel de l’ouvrage est un réquisitoire contre les exigences économiques des Alliés à l’égard du Reich. Pour Keynes, les analyses produites, les statistiques avancées, les calculs opérés sont erronés, incomplets. Toute la dimension économique du traité est subordonnée à l’égoïsme des vainqueurs qui ne veulent pas tenir compte de l’intérêt général de l’économie mondiale. D’ailleurs «la guerre nous a appauvri mais pas gravement» écrit-il, il est donc vain et même dangereux de réclamer à l’Allemagne tout le débit de la guerre.

    Ici on doit souligner l’injustice de Keynes à l’égard de ses collègues. Les commissions ont travaillé dans l’urgence, certes mais pas dans la précipitation. Et les chiffres avancés n’avaient rien de farfelu comme devait le démontrer plus tard l’économiste Etienne Mantoux.

    2) Un certain conformisme

    Par-delà le style mordant et une thèse qui devait agacer les Alliés, le propos de Keynes n’est pourtant pas si original. Si la réception fut bonne, c’est parce qu’il correspond à une vision économique libérale partagée par l’élite économique du monde anglo-saxon dont le but est d’assurer la sécurité du commerce, en premier lieu maritime[6], qui doit profiter à la prospérité américaine.

    En saluant les intentions premières de Wilson, Keynes met en avant le rôle moral de l’action publique. L’idée d’un gouvernement mondial – la Société des Nations – associé à la construction d’un droit au-dessus des états seraient les garants de la paix perpétuelle voulue autrefois par Kant. Keynes salue volontiers ces principes proclamés par Wilson, d’autant qu’il est convaincu que la prospérité amenée par «le doux commerce» alimentera cette paix universelle. Keynes ne fait que répéter les idées du XVIIIe siècle en la matière.

    C’est pourquoi l’Allemagne doit entrer dans le concert des nations comme un partenaire et non plus comme un ennemi potentiel. Son épuisement économique serait la source d’un nouveau conflit alors que sa prospérité encadrée par les lois de la morale invoquées par le presbytérien Wilson et le commerce régulé par le droit international serait l’assurance d’une paix mondiale et durable.

    Si la démonstration de Keynes est convaincante, la clarté de l’exposé prend le risque de la contradiction. Sur les aspects économiques, le livre a trouvé son réquisitoire vingt-cinq ans plus tard. Il est du à Etienne Mantoux dans son livre The Carthaginian Peace or the Economic Consequences of Mr. Keynes, paru à Oxford en 1946[7]. L’économiste français, qui enseigna à la London School of Economics et à l’université de Princeton, y réfute la plupart des arguments économiques de Keynes. Pour Mantoux, Keynes a sous-évalué le potentiel économique allemand et, surtout, a rejeté trop légèrement toutes les implications politiques du traité.

    C’est justement sur cette dimension politique que Jacques Bainville, dès 1920, apporte la réplique au jeune économiste anglais.

    II Bainville, ou la voix de Cassandre

    Il ne faut que quelques semaines à Jacques Bainville pour rédiger sa réponse au pamphlet de Keynes. En vérité, l’historien y concentre l’essentiel de sa réflexion sur les relations internationales, réflexions menée depuis plusieurs années dans une série d’essais et une multitude d’articles de presse[8].

  • A) Réintroduire la Politique
  • «Ce n’est pas parce qu’un auteur anglais a écrit les Conséquences économiques de la paix que nous avons composé cet ouvrage. Ce livre n’est pas une réponse à Keynes». Dès les premières phrases de son livre, Bainville veut éviter une quelconque discussion avec le jeune économiste britannique. L’important, pour le Français, est bien de réintroduire la politique dans les affaires du monde et de tirer les leçons de l’histoire, c’est à cette double condition que peut être établi le diagnostic, au demeurant pessimiste, sur les traités de 1919.

    • Bainville, journaliste, historien royaliste

    Bainville est né en 1879 dans une famille de notables républicains[9]. Après de brillantes mais brèves études de droit, il fait un séjour en Bavière d’où il revient convaincu d’un danger hégémonique allemand et d’une paralysie politique de la France, conséquence de son régime républicain, instable, et inconstant. Ce double constat l’amène vers le projet monarchique. Sa rencontre avec Charles Maurras lui permet de collaborer à plusieurs journaux, dont l’Action française dont il devient la plume autorisée en matière de politique étrangère, mais aussi d’intervenir dans les principaux cercles intellectuels de Paris.

    Entre 1914 et 1918, Bainville, qui est réformé à cause de sa santé médiocre, travaille à sa thèse centrale. Celle-ci soutient que la puissance allemande est le produit politique de l’inconséquence française depuis un siècle. Entre autre, la rupture avec la doctrine de Richelieu (rejeter toute hégémonie au centre de l’Europe et favoriser l’équilibre des puissances) est la cause de la guerre mondiale.

    C’est durant cette période que se forgent les principes méthodologiques de son analyse politique: réalisme, analyse empirique, rejet – et même dénonciation – des partis-pris idéologiques. Il n’écarte nullement les apports des autres sciences humaines mais Bainville entend les subordonner à la politique, considérée comme une science physique avec ses lois propres.

    • L’autopsie des traités

    Bainville ne reprend pas Keynes point par point. Il arrive vite à son sujet: l’analyse des traités et celui de Versailles principalement.

    Bainville fait un premier constat, qui concorde avec le témoignage de Keynes; Wilson a imprimé son idéologie morale à la trame du traité. Alors que pour Keynes, le principe a été dévoyé, pour Bainville son essence même est funeste. C’est l’héritage des Lumières progressistes qui est à l’origine de la catastrophe en faisant avancer les hommes comme des somnambules par idéalisme. Les remèdes proposés par Wilson sont, de l’avis de Bainville, porteurs des mêmes germes dangereux[10].

    Idéologique aussi, est l’empreinte française de Clemenceau. En cautionnant l’idée d’une Allemagne démocratique, entourée de petits états aux régimes parlementaires, le président du Conseil français renoue avec les mirages de l’universalisme républicain. Etendre le système parlementaire, c’est rendre encore plus fragile l’ordre international. Les convictions de Bainville sont ici, solides et évidentes.

    Mais l’argument le plus saillant est la critique de «l’économisme» de la position de Wilson et, plus encore, celle de Keynes. Bainville fait allusion au livre du britannique Normann Angell, paru en 1910, La Grande illusion, qui expliquait que la guerre n’aurait pas lieu pour la simple raison que son ampleur et son coût serait en contradiction avec les intérêts des nations. Ce pacifiste envisageait même un gouvernement mondial guidé par les principes de la fraternité, de l’amitié et, bien entendu, régulé par la prospérité économique. La filiation avec les penseurs libéraux classiques est évidente. La paix perpétuelle sera garantie par «le doux commerce». Charles Maurras, le théoricien nationaliste et l’ami de Bainville, ira plus loin en mettant en cause l’idéalisme Kant qui, selon lui, irrigue la pensée anglo-saxonne, remplace la raison politique par un idéal de justice, néfaste car irréel[11].

    Une fois le constat d’une paix idéologique posé, Bainville s’attache à démontrer par l’expérience de l’histoire, tous les dangers du traité.

  • B) Le poids de l’histoire
  • Bainville n’insiste pas davantage sur la filiation idéologique des positions anglo-saxonne. Ce qui l’intéresse c’est le poids de l’histoire et le souci de replacer les traités dans les leçons du passé. Une remarque est nécessaire ici, c’est l’Allemagne qui concentre l’intérêt de Bainville.

    • Le modèle: les traités de Westphalie

    La principale préoccupation de Bainville est le maintien d’un état allemand puissant au centre de l’Europe alors que sa périphérie se morcelle. Les Traités de Westphalie de 1648 sont, pour Bainville, la référence politique idéale tirée de l’expérience de l’Histoire. Cette «Pax Gallica» avait, selon lui, le mérite de réduire la puissance impériale germanique par la fragmentation en de nombreux états. Cette politique avait aussi l’avantage de garantir la sécurité de la France et d’assurer l’équilibre de l’Europe. Il s’agit, bien entendu, d’une idéalisation de l’ordre westphalien.

    Mais l’idée de détruire l’unité allemande était assez partagée, surtout avant l’Armistice du 11 novembre. C’est celle de Foch qui, en 1918, veut poursuivre la guerre jusqu’à Berlin et détacher les principautés allemandes de la Prusse. C’est la même idée du diplomate français Jules Cambon qui veut inviter à la conférence de la paix, les princes Allemands et non les seuls représentants de Berlin afin d’éviter l’hégémonie du nouveau régime. On le sait, ce fut une longue tentation de la politique française que de vouloir détacher la Rhénanie, voir la Bavière, pour limiter la puissance allemande. Bien entendu, ce n’est pas le point de vue anglo-saxon, ne serait que pour les raisons économiques nécessaires aux réparations, réparations qui supposent la remise en route de l’industrie du Reich.

    Le gouvernement français n’est pas loin de partager ce point de vue afin d’obtenir les réparations exigées par la France.

    C’est là que Bainville manifeste son désaccord politique. Pour lui, Clemenceau et les parlementaires français ont la vue courte des démocrates soucieux de leurs électeurs et prisonniers de l’opinion. Là où un Richelieu ou un Mazarin auraient agi pour l’avenir, les démocrates s’enferment dans une comptabilité jugée mesquine.

    • «Une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur, une paix trop dure pour ce qu’elle a de doux».

    La phrase, devenue célèbre, résume la pensée de Bainville et ses inquiétudes.

    Pour lui, la paix qui se dessine, est une paix provisoire, une simple suspension des hostilités. Pour la maintenir, il faudrait des moyens et, surtout, une volonté politique qui n’existent pas en 1919. La paix est trop douce car non seulement elle ne met pas fin à la menace allemande mais, elle fait pire. Elle renforce le sentiment national allemand et consolide une puissance autour de la révision possible du traité. Bainville note ainsi, avec inquiétude, que toutes les amputations territoriales seront ainsi remises en cause et, même, il prévoit l’annexion de l’Autriche allemande. C’est en ce sens que la paix est trop dure, car elle impose des sanctions territoriales et financières qui pèseront sur les générations à venir qui voudront les remettre en cause. Le scenario de la guerre perpétuelle est inscrit dans le traité.

    Nos deux auteurs ont vu la grande fragilité du Traité de Versailles. Pour Keynes, libéral protestant, anglo-saxon, le traité n’a pas su mettre en œuvre les principes de Wilson de la paix perpétuelle, reposant sur la prospérité capitaliste, garantie par un droit international rénové et l’amitié entre les peuples. Pour le monarchiste Bainville, le réalisme prévaut, c’est l’héritage de l’histoire qui l’impose. Le danger est à la fois dans le maintien d’une puissance allemande et dans l’émergence d’une démocratie libérale instable submergeant l’Europe. A bien des égards l’un est l’hériter de Locke, de Kant et d’Adam Smith, un lecteur de la Bible et de la Richesse des Nations. L’autre veut à la fois remettre à l’honneur de testament de Richelieu et retourner à l’ordre du Congrès de Vienne.

    Mais ce que l’un et l’autre discernent mal, c’est la montée des idéologies nouvelles: le communisme, le fascisme et le nazisme. Il est vrai qu’en 1919-1920, il était difficile de prévoir dans la guerre civile russe ou les révoltes à Berlin, Munich ou Budapest la puissance destructrice des futurs systèmes en germe.



    [1] Jean-Jacques Becker, Le Traité de Versailles, Paris, 2002.

    [2] Les conséquences de la Grande Guerre 1919-1923, Jean-Paul Bled, Jean-Pierre Deschodt (dir.), Paris, SPM, 2022. En particulier l’introduction.

    [3] Jaques Bainville, Les Conséquences politiques de la Paix, John M. Keynes, Les conséquences économiques de la Paix, (préface Edouard Husson), Paris, Gallimard, 2002. Une édition critique des deux textes, de David Todd, très utile pour bien comprendre les positions idéologiques respectives.

    [4] Bernard Maris, Keynes ou l’économiste citoyen, Paris, Presses de Sciences Po, 1999. Une synthèse biographique.

    [5] Charles Zorgbibe, «Woodrow Wilson et la paix de Versailles», in Les Conséquences de la Grande Guerre, op. cit., pp. 187-194.

    [6] Dans son livre, L’Armistice de Rethondes (11 novembre 1918), Gallimard, 1968, Pierre Renouvin pointe l’insistance des représentants américains auprès des alliés à privilégier la sécurité des mers dans les premières négociations.

    [7] Etienne Mantoux, La Paix calomniée ou les conséquences économiques de Mr Keynes, (préface de Raymond Aron), rééd. Paris, L’Harmattan, 2002. Serge Schweitzer, «Les conséquences économiques de la paix, une relecture critique de Keynes», in Les Conséquences de la Grande Guerre, op. cit., pp. 13-23. 

    [8] Christophe Dickès, Jacques Bainville, Les lois de la politique étrangère, Paris, Bernard Giovanangeli, 2008, rééd. 2021.

    [9] Olivier Dard (dir.) et Michel Grunewald (dir.), Jacques Bainville. Profils et réceptions, Bruxelles, Peter Lang, coll. «Convergences» (no 57), 2010.

    [10] Christophe Dickès, «L’analyse des traités de paix par Jacques Bainville (1879-1936). Cassandre ou l’art de l’impossible», in Les Conséquences de la Grande Guerre, op. cit., pp. 207-217.

    [11] Charles Maurras, «Kant et M. Wilson», Action française, 16 février 1917.





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